Alfred Heurtaux est né à Nantes (Loire-Atlantique) le 20 mai 1893, mais il a passé sa jeunesse à Vannes (Morbihan) puis à Rennes (Ille-et-Vilaine).
Engagé au 4e Régiment de Hussard en 1912 comme simple cavalier, il entre à Saint-Cyr en octobre 1913. A la déclaration de guerre, il est sous-lieutenant au 9e Hussard et en quatre mois de combat, il obtient trois citations, mais il est blessé.
A sa demande, il passe dans l’Aviation militaire comme observateur en décembre 1914, à l’escadrille MS-26. Il obtient ensuite de suivre le cours de pilotage et passe le brevet de pilote militaire le 29 avril 1915. Il est versé à l’escadrille MS-38 en juin 1915.
Il passe ensuite à l’escadrille N-3, et obtient une première victoire le 4 mai 1916. Il est consacré « as » par communiqué du 19 août 1916. Il est le premier breton à avoir obtenu ce titre.
En novembre 1916, il prend la tête de la N-3 Cigognes, mais le 5 mai 1917, il est abattu, blessé aux jambes et au bras droits au cours d’un combat contre cinq chasseurs allemands et ne récupère son appareil qu’après une chute de 1500 m.
Après plusieurs semaines de convalescence, il retrouve la SPA-3, mais le 3 septembre, alors qu’il essaie un SPAD XIII près d’Ypres (Belgique), il est abattu à la suite d’un combat contre un bi-place. Blessé à la cuisse gauche, il est soigné, mais s’avère incapable de reprendre le service actif.
Il est alors envoyé en mission de propagande aux Etats-Unis.
Au printemps 1919, il est attaché au cabinet du sous-secrétaire d’Etat à l’aéronautique, mais il démissionne pour devenir député de Seine-et-Oise.
Il se consacre ensuite à l’industrie automobile aux Etats-Unis puis en France.
En novembre 1939, colonel de réserve, il est rappelé dans l’Armée de l’air et devient Inspecteur de l’aviation de chasse.
Après l’armistice, il est appelé par le maréchal Pétain à la vice-présidence de la Légion des combattants français en septembre 1940. Il en profite pour organiser en zone occupée le réseau de Résistance Hector.
Surveillé par les Allemands, il est arrêté en mars 1941, mais rapidement libéré. En novembre 1941, il est une nouvelle fois arrêté et après avoir séjourné dans diverse prisons, il est déporté en Allemagne au début de 1945.
Il est libéré de Buchenwald par les Américains en avril 1945.
Il a été fait Compagnon de la Libération par le général De Gaulle en juin 1945.
Il devient Général de brigade aérienne à la fin de 1945 et exerce ensuite la profession d’ingénieur-conseil.
Il est décédé à Cires-les-Melo (Oise) le 30 décembre 1985.
La promotion 1998 de l’Ecole de l’air porte son nom.
Thierry Le Roy Les Bretons et l’aéronautique des origines à 1939, PUR, Rennes, 2002.