Maurice Bon est né a Elliant (Finistere-sud) le 10 février 1920, mais il a passé toute son enfance a Quimper ou son père travaillait pour l’administration des Anciens combattants.
En mai 1937, il adhère a la Section d’aviation populaire de l’Aero-club de Quimper et de Cornouaille, et fait son premier vol en juin sur un Caudron Luciole. Il est breveté le 28 decembre 1937 puis obtient le 2e degré le 10 juin 1938. L’un de ses moniteurs est alors Jacques Andrieux (futur as de guerre) qui seconde le chef-pilote Pichon.
Maurice Bon a droite, eleve pilote de l’ACQC en 1937 (coll Le Roy)
Engagé dans l’Armée de l’air en janvier 1939, il est d’abord incorporé au bataillon de l’air 109 a Tours puis envoyé à l’école de pilotage d’Avrillé près d’Angers. Il est breveté pilote militaire en avril.
Affecté a la base de Châteauroux en septembre 1939, puis à Avord, il découvre des appareils modernes comme le NAA-57 et Simoun et Goéland. Il est ensuite affecté, en février 1940, au CIC Montpellier. Il se perfectionne sur MS-406 et découvre le D-520 et Bloch 151.
En juillet 1940, il est versé au GC 2/1 au Luc-en-Provence, mais il est démobilisé le 31 aout.
Il rejoint alors le centre Jeunesse et montagne du Charmant Som (Isère), où il découvre les sports de montagne et d’hivers.
Il est réintégré au GC 2/1 le 9 mai 1941, et vole sur Bloch 152.
Volontaire pour Madagasar, il embarqué à Marseille en septembre 1941. En raison du blocus britannique, il passe noël à Dakar, puis rejoint Madagascar au printemps.
Le 5 mai 1942, il assiste à l’attaque britannique sur Diego-Suarez. Ses carnets de vol mentionnent 10h40 de vol de guerre avant l’armistice de novembre 1942.
Les Anglais cèdent alors Madagascar à la France Libre. Bon s’engage dans les FAFL en janvier 1943. Volontaire pour le groupe Normandie, il rejoint l’URSS à la mi-mai 1943.
Son premier combat contre des Fw 190 date du 23 juin.
Le 13 octobre 1943, le sous-lieutenant (tt) Maurice Bon est tué en combat aérien, probablement par le Feldwebel Otto Wurfel de la 8/JG 51, qui vient d’abattre le lieutenant Roger Denis (né a Pontivy) une minute plus tôt.
Ce jour-là, Otto Würfel a abattu deux Yak : l’un à 2500 m d’altitude à 57 km à l’est d’Orcha (Biélorussie), et l’autre à 400 m à 55 km au SE d’Orcha, ce qui correspond precisement aux points d’impacts des Yak 9 des deux pilotes francais.
Les heures indiquées sont 11h05 et 11h06. Or, nous savons que les deux Francais ont été abattus lors de la même phase d’un combat et qu’ils ont decollé « vers midi » (heure de Moscou).
Denis a pu sauter en parachute (qui ne s’est pas ouvert), alors que l’avion de Bon, touché à basse altitude (la scène a été observée du sol), a percuté sans qu’il ait pu redresser.
Dans les deux cas, les altitudes (2500 m puis 400 m) correspondent également. Denis et Bon seraient donc les 24e et 25e victoires (pour un total de 79) de l’as allemand !
Maurice Bon est titulaire de six victoires aériennes homologuées, une probable et un avion endommagé.
Il a recu la Médaille militaire, la Croix-de-guerre avec 4 palmes et une étoile, et l’Ordre soviétique de la Guerre pour le Salut de la patrie de 1ère classe et 2e classe (URSS).
Bien que son corps ait été identifié et ses papiers recuperes, il n’a jamais été ramené d’URSS malgré les nombreuses démarches de sa famille. Car la situation de la tombe a été longtemps oubliée des autorités françaises.
Son nom a été donné a l’aéroport de Quimper en 1946. L’inauguration officielle s’est tenue a Quimper-Pluguffan en 1953. Une allée de Quimper porte également son nom.
Après plusieur années de recherches, la tombe de Maurice Bon a été enfin localisée en 2012 (dans le cimetière militaire de Stefanovo en Biélorussie), par Joël Souben, un ami de la famille Bon.
En 2013, M. René Brachi est le premier Français a se rendre sur la tombe.
19 juillet 1943 un Ju 88 pres Znamenskaia, partage avec cpt de Forges, lt Leon, s/lt Albert, asp. Risso.
30 aout 1943 un Ju 87 pres de Jelnia.
4 septembre 1943 un Ju 88 pres de Jelnia, partage avec asp. Mathis
22 septembre 1943 un Ju 87 a 30 km SE de Smolensk
4 octobre 1943 un HS 126 a 60 km Ouest de Smolensk, partage avec cdt Pouyade, lt Denis, s/lt Albert, s/lt de la Poype, asp. Foucault
7 octobre 1943 un FW 190 a Gorki, 70 km SO de Smolensk, partage avec asp. Beguin
Thierry Le Roy Maurice Bon – le pilote oublie du Normandie-Niemen, Ed Volez, 2013.
Yann Gueguen Bretagne aux ailes brisées FAFL 1940-1945, auto-edité, Plomelin, 1994.
Thierry Le Roy Souvenir de Maurice Bon – aviateur quimperois, disparu en URSS en 1943 dans Le Progrès de Cornouaille, 28 janvier 1989.
Daniel Porret et Franck Thevenet Les As de la guerre 1939-1945 tome 1, SHAA, Vincennes, 1991.