Maurice NOGUÈS

1889 — 1934

Toujours pionnier

Maurice Noguès
En 1910

Maurice Noguès est né à Rennes (Ille-et-Vilaine) en 1889, et non à Belle-Ile-en-terre, comme parfois écrit.

Après des études, il passe le brevet de pilote le 21 juin 1910 (date officielle) sur avion Voisin, mais prend déjà part part à des meetings aérien depuis le mois d’avril.

En 1914, réformé, il s’engage dans l’aviation comme mécanicien, et passe le brevet de pilote militaire en février 1915 avant d’être versé à l’escadrille VB-107.

En 1917, il aurait refusé un poste à l’Etat-major afin d’être versé dans l’aviation de chasse, alors considérée comme une récompense. Versé à la SPA-73 en septembre 1917, il en prend le commandement le 22 mars 1918, mais il est abattu le 27 avril après avoir obtenu au moins une victoire aérienne.

Définitivement réformé, il entre en juin 1922 au service de la Compagnie franco-roumaine, grâce à Albert Deullin, son camarade et prédécesseur à la tête de l’escadrille SPA-73.

Chef pilote de la CIDNA en 1924 (ex Franco-roumaine), il ouvre de nouvelles routes régulières vers le Moyen-orient. En septembre 1925, au retour d’un raid Paris-Téhéran, dans des conditions difficiles, il doit se poser en catastrophe en baie de Naple et peu après son arrivée à Paris, démissionne de la CIDNA. Il reprend en 1926 ses vols vers l’Est pour les Messageries transaériennes, puis à partir de juin 1927 pour Air-Union Lignes d’Orient (AULO). En septembre 1926, il teste notamment le Navigraphe inventé par Yves Le Prieur (né à Lorient) sur la Côte d’Azur, et explore les zones d’amerrissages de la Méditerranée.

Noguès (g), sur un CAMS 53 vers 1927

En 1927, en compagnie de Georges Hanin, il est un temps pressenti par Farman pour s’aligner sur la traversée de l’Atlantique, mais il y renonce, semble-t-il pour se consacrer entièrement à son projet de lignes aériennes vers l’Orient.

En juin 1930, Air-Orient naît de la fusion d’Air Union lignes d’orient et d’Air Asie. Peu après en 1933, Air-orient, la CIDNA, Air-Union et les Lignes Farman fusionnent, puis en août, l’Aéropostale ayant été rachetée, l’ensemble donne naissance à Air-France, dont Noguès devient alors directeur général adjoint chargé de la direction technique.

En relation avec Mermoz, il se pencha alors sur la remise en état des lignes africaines et de l’Atlantique-sud, mais dans la nuit du 14 au 15 janvier 1934, il est tué dans l’accident du Dewoitine 332 Emeraude dont il était passager, à Corbigny (Nièvre).

Son corps a été inhumé à Plounévez-Moëdec (Côtes d’Armor), le berceau de sa famille, porté en terre par ses camarades d’Air-France, dont Mermoz et Pichodou.

En outre, Maurice Noguès serait à l’origine de l’emblème d’Air-France, l’hippocampe ou « Crevette ».

Un timbre poste, dessiné par Pierre Gandon, lui a rendu hommage en 1951. Une oblitération « Premier jour » a alors été organisée à Rennes, sa ville natale.

De nombreuses villes ont donné son nom à des rues, dont Rennes et Plounévez-Moëdec, mais aussi Quimper, Brest, Vannes, Saint-Brieuc, Saint-Malo etc …

Bibliographie

Thierry Le Roy Les Bretons et l’aéronautique des origines à 1939, PUR, Rennes, 2002.

Icare n°86 Air Orient tome 1, 1978

Icare n°90 Air Orient tome 2, 1979

Yann Guéguen Maurice Noguès, Ouest-France 20, 25 janvier, 1er et 2 février 1950

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